Quelle serre choisir pour son jardin et potager ?
Afin de préparer au mieux votre potager dès la fin de l’hiver, protéger les plantes fragiles, ou initier les cultures estivales dans les régions froides, la serre est l’allié idéal ! Petit bonus, la serre est totalement compatible avec le principe de la permaculture. Serre traditionnelle fixe, serre-tunnel amovible recouverte d’une bâche, nous allons nous intéresser principalement à ces modèles.
En effet, les mini serres et les serres châssis, qui sont principalement utilisées pour la levée des graines sont simples à installer et choisir. Leur petite taille permet de les disposer même sur un balcon, mais contraint leur utilisation. Les serres-châssis sont en revanche un complément idéal pour la pousse des semis en pleine terre car elles sont mobiles. Vous pouvez ainsi disposez les châssis sur vos semis et les ôter à maturité. Vous pouvez ainsi préparer différentes cultures successivement, selon vos besoins et les saisons. C’est une solution modulable, et peu onéreuse (dès 60€).
Nous nous intéresserons plus aux structures fixes ou de grandes tailles, qui nécessitent plus d’investissement et d’espace.
Pourquoi installer une serre dans mon jardin ?
Selon votre région, et particulièrement dans les régions froides, la serre sera l’alliée de vos cultures. Protégeant vos semis, ou les jeunes plants, elle permet d’amorcer la culture potagère estivale, ou protéger les plantes fragiles. La serre exploite le rayonnement solaire, même léger, en toutes saisons. Un microclimat plus ou moins contrôlé (serre chauffée ou non) s’y développe. Elle présente de nombreux avantages :
- Préparer les semis : pour le potager dès la fin de l’hiver, vos semis de rustiques et semi-rustiques s’y plairont (radis, salades, poireaux, carottes) et de développeront plus facilement. Ensuite, à partir du printemps, vous pourrez préparer les cultures estivales, à l’abri des dernières gelées : poivrons tomates, aubergines, melons, courgettes et même les courges.
- Protéger les plants et les conserver : avant de pouvoir les repiquer en pleine terre, ou les protéger durant l’hiver, certains plants apprécieront d’être abrités.
- Protéger avant l’hiver : les derniers plants frileux peuvent être mis en serre, pour prolonger la récolte.
- Cultiver toute l’année : certaines variétés, et certaines plantes peuvent être cultivées sous serre de manière annuelle. Une serre chauffée peut être recommandée dans ce cas si vous ne vivez pas dans des régions aux températures douces.
- Bouturer et faire hiverner vos plantes de jardin.
- Créer un jardin botanique avec des plantes exotiques (cela demande plus d’exigences, mais aussi des installations plus lourdes notamment en termes de chauffage et de contrôle de l’hygrométrie).
- Vous servir d’atelier, pour travailler au sec et à l’abri du vent par tous les temps et de cabanon pour stocker vos outils.
Comment choisir la bonne serre ?
Inutile au début d’ambitionner un trop grand espace, votre serre doit être adaptée à votre jardin et à votre usage. Fixe ou démontable, aménagée pour la culture hors-sol ou en terre, chauffée ou non… De nombreuses questions auxquelles nous allons vous aider à répondre selon vos besoins.
Quelle taille ?
Evidemment liée à la taille de votre jardin et à vos ambitions de culture, elle est aussi déterminée par une autorisation préalable de travaux si elle dépasse une certaine superficie (voir FAQ). Il est préférable dans tous les cas de prévoir assez de hauteur pour pouvoir vous déplacer facilement (1.80 m au plus bas des zones de circulation) et exploiter au maximum l’espace. Pour démarrer, une serre de 4m2 est suffisante. Les serres-tunnel, de forme arrondie, sont idéales pour les cultures en lignes, telles que les salades, ou les carottes, les épinards et sont particulièrement adaptées aux grands espaces. Elles vous permettent d’optimiser votre rendement. Prévoyez un tunnel d’au moins 3 mètres de long. Peu onéreuses (à partir de 150€), soyez toutefois vigilant sur la qualité de la bâche afin de ne pas avoir à la remplacer trop souvent et faire grimper le prix global de votre investissement. Dans une optique de rendement, il est recommandé d’avoir une serre équivalente à au moins 10% de votre surface cultivable. Donc par exemple si votre potager fait 50m2, comptez une serre de 5m2.
Vous pouvez aussi combiner les structures, avec par exemple une serre sous châssis destinées aux semis, et une culture sous serre par la suite pour certains plants. Vous servir judicieusement de ces deux éléments vous permettra de ne pas bloquer de l’espace tout en bénéficiant des avantages d’une serre. Les serres-tunnel sont rarement vendues avec un plancher et son donc principalement destinées à la culture en pleine terre. Elles vous permettent de protéger au besoin des cultures, et de laisser à découvert en ôtant la bâche à la belle saison par exemple. Les serres fixes, sont plus adaptées pour la culture hors-sol et le travail des plants (bouture, semis, rempotage…). Elles sont toutefois plus onéreuses, comptez au minimum 500€ pour une serre en polycarbonate de bonne facture.
Quel matériau ?
Nous vous recommandons d’opter pour une structure en aluminium, léger et résistant ou en acier galvanisé (protégé de la corrosion). L’aluminium reste le matériau de référence, pour sa résistance mais aussi pour son facilité à se fondre dans le paysage. Vous pouvez désormais trouver des aluminiums teints, plus discret que le gris habituel. Une jolie serre bien entretenue devient un élément de décoration dans votre jardin !
Concernant la couverture de la serre, elle dépend principalement de sa forme. Les plaques de polycarbonate supplantent désormais les vitrages, trop lourds et fragiles pour les serres fixes. Le polycarbonate est également résistant au poids, par exemple d’éventuelles chutes de neige en hiver. En choisissant des plaques alvéolaires à double paroi, vous vous garantissez une meilleure isolation par temps froid. Très léger, il se remplace facilement si nécessaire. Les couvertures en verre sont plus esthétiques car totalement translucides, elles sont à considérer si vous envisager une serre d’agrément : vous pourrez profiter de la vue de vos plantes toute l’année ! Choisissez dans ce cas du verre trempé ou Securit, plus résistant aux chocs (chute de branches, coups involontaires…). Les serres-tunnel sont en général recouverte d’une bâche de polyéthylène plus ou moins épaisse. L’épaisseur de la bâche influera sur la perméabilité au rayonnement solaire et sur sa résistance dans le temps. Selon votre région n’oubliez pas qu’il sera toujours plus facile d’apporter de l’ombre en hiver (en recouvrant la serre d’une bâche temporaire de polyéthylène opaque par exemple) que d’apporter de l’ensoleillement en hiver.
Choisir l’emplacement idéal d’une serre
La serre utilise le rayonnement solaire, son emplacement est primordial. Il n’est donc pas recommandé de la placer à l’ombre d’arbre ou de l’habitation. En été vous contrôlerez le rayonnement solaire grâce à des rideaux par exemple si nécessaire quand il fait trop chaud. Il est recommandé d’orienter votre serre avec l’ouverture au sud, pour éviter au vent du nord de s’y engouffrer par temps froid. D’un point de vue pratique, nous vous recommandons de placer la serre à proximité immédiate de votre potager, pour faciliter le repiquage des plants, et de prévoir une arrivée d’eau à l’intérieur ou toute proche.
Les serres adossées à la maison sont une bonne option pour les régions particulièrement froides. Vous vous garantissez une prise à l’air et au froid moindre. Attention toutefois à ce qu’un glissement de neige depuis le toit n’endommage pas la structure ou la couverture en cas d’hiver rigoureux.
Comment aménager l’intérieur d’une serre ?
L’aménagement des serres-tunnel est relativement simple puisqu’elles sont utilisées presque uniquement pour recouvrir des cultures en pleine terre. Pour les serres fixes en revanche, vous pouvez vous permettre plus d’aménagement et de confort car elles peuvent aussi vous servir d’espace de travail. Certains sont vendues avec un sol. Toutefois, il est indispensable de fixer l’embase de la structure sur un sol plat et dur. Nous vous recommandons d’installer tout simplement des dalles de béton sur un sol nivelé.
Ensuite, les aménagements dépendent de votre usage. Pour débuter, pensez pratique : établis, étagère, espace de rangement pour les pots vides… Avec le temps, vous pouvez également adapter des systèmes de micro-arrosage, d’arrosage, des bacs de culture hors sol si vous souhaitez. D’un point de vue pratique, veillez aux aérations : des lucarnes sur le toit et des jalousies en partie basse sont indispensable pour permettre une bonne ventilation et éviter aux plants d’étouffer. La porte doit être fonctionnelle, résistante et assez large pour vous permettre le passage les bras chargés, ou permettre le passage d’une brouette.
Les options walipini et serre bioclimatique
Nec plus ultra des serres potagères ces deux serres nécessitent une réflexion poussée et un investissement en temps et en espace conséquent. N’hésitez pas à faire appel à des professionnels pour vous accompagner dans la conception et la réalisation de ces petits bijoux d’agriculture domestique.
Walipini ou la culture enterrée
Ces serres enterrées ou semi-enterrées bénéficient de l’inertie thermique du sol et des rayonnements solaires pour vous permettre de cultiver toutes sortes de variétés potagères ou de botaniques toute l’année. Le concept est très simple : une vaste cavité de 2 à 2.5 mètres de profondeur, recouverte d’une toiture en bois et en bâche plastique. Le toit incliné à environ 65 ° du sol vous permettra de capter au mieux les rayons de soleil d’hiver, vous permettant de maintenir une température stable. Le toit orienté au sud, est relevé grâce à un remblais coté nord qui permet de renforcer l’isolation thermique de votre serre enterrée.
La ventilation (naturelle si possible) doit être performante pour éviter un taux d’humidité trop important. Et l’étanchéité des parois et du toit doit être parfaite. Nous vous conseillons de vous tourner vers cet aménagement majeur (mais peu onéreux) dans un second temps, après vous être assuré de votre goût de la culture et de la pérennité du potager !
La serre bioclimatique
La serre bioclimatique (ou serre solaire passive) est un pas de plus dans une démarche environnementale durable. La construction et l’aménagement de la serre sont pensés et optimisés pour tirer profit des éléments naturels extérieurs et intérieur. Par exemple, la face nord de la serre, est très bien isolée, et sert d’espace de conservation. La face sud quant à elle, est inclinée à 65° du sol, et capte les rayons de soleil hivernaux au maximum.
Vous pouvez aussi envisager un système de collecte des eaux de pluie pour permettre l’irrigation de vos cultures et la régulation thermique. En effet, l’hiver, l’eau stockée et chauffée la journée, va libérer des calories la nuit. A l’inverse en été, quand vous utilisez l’eau, les contenants ne chauffent plus la serre. Afin de contrôler au mieux la température de la serre, pensez à l’équiper de rideaux occultants pour l’été .
Considérée comme une construction standard (à l'image des pergolas et vérandas), la serre de de 5 à 20m2 nécessite que vous déposiez une demande d’autorisation préalable auprès de votre mairie. Certains Plans Locaux d’Urbanisme peuvent être plus contraignants, notamment dans les zones protégées. Au-delà de 20m2 vous devez impérativement obtenir une autorisation préalable de travaux, et prévoir un emplacement éloigné d’au moins 3 mètres de vos voisins.
Les seules structures qui peuvent s’installer sans contraintes sont les serres temporaires (démontables) que vous installez moins de 3 mois par an, ou les serres de moins de 5m2.
Chauffage électrique, poêle d’appoint, il existe plusieurs façons de chauffer une serre. Toutefois, à moins que vous n’envisagiez la culture ou l’hivernage de plantes tropicales, une serre chauffée s’adresse aux professionnels du maraichage pour de la culture sous serre en quantité. C'est un coût élevé à l'installation et énergivore. Si vous envisagez une serre botanique pour des plantes tropicales, un système de contrôle de la température et de l’hygrométrie s’avère indispensable.